Fiche conseil
Implants dentaires : vos questions, nos réponses
L'implantologie dentaire a connu un essor considérable depuis ces dernières années. De plus en plus de patients bénéficient de prothèses sur implants.
Les implants sont-ils devenus la solution incontournable pour le remplacement des dents absentes ?
Cette technique permet d’éviter les bridges qui nécessitent la mutilation de dents saines et permet aussi de remplacer les appareils amovibles par une prothèse fixe.
Il manque une incisive centrale
Mise en place de la couronne sur l’implant. Très bon résultat esthétique
Pourquoi le remplacement des dents manquantes par des implants n’est-il pas systématique ?
Il y a 4 raisons :
- la considération financière : la thérapeutique implantaire a un coût et il faut pouvoir l’assumer.
- les problèmes de santé contre-indiquant une intervention chirurgicale ( diabète non stabilisé, déficit immunitaire, certains problèmes cardiaques, etc.)
- les contre-indications d’ordre locale, comme l’insuffisance d’os. Dans certains cas, cette insuffisance peut être gérée par des techniques de régénération osseuse.
- l’absence de motivation du patient.
Le tabagisme peut aussi provoquer une hyperviscosité du sang. Un sang visqueux circule moins facilement.
Ces deux causes entraînent une réduction du débit sanguin. Or, c’est le sang qui contribue à l’ostéo-intégration (cicatrisation osseuse autour de l’implant) par l’apport d’éléments spécifiques.
La viscosité est recherchée lors de l’analyse de sang : c’est l’hématocrite (taux de globules rouges exprimé en pourcentage du volume total du sang) .
La valeur normale de l’hématocrite est de 40 à 45%.
Si l’hématocrite est au dessus de la valeur normale, le fumeur présente une hyperviscosité qui s’ajoute à la réduction du diamètre des vaisseaux. Dans ce cas, le sang circule moins bien et l’apport des éléments contenus dans le sang nécessaires à la prise de l’implant est donc diminué. La pose d’implant est alors contre-indiquée.
Si l’hématocrite est normale, la pose d’implant n’est pas contre-indiquée.
Quels sont les risques médicaux ?
Quels sont les obstacles anatomiques (zones à ne pas léser) ?
Maxillaire supérieur :
Le maxillaire supérieur est un os présentant une importante cavité remplie d’air : le sinus maxillaire situé au dessus des molaires et prémolaires.
Le principal risque est l’effraction de ce sinus par un forage trop profond.
Ce n’est pas grave. Dans la majorité des cas, la cicatrisation joue son rôle. Il n’y a aucune conséquence post-opératoire.
Quand il n’y a pas suffisamment d’os, on peut combler partiellement le sinus avec des matériaux de substitution.
Maxillaire inférieur :
Cet élément anatomique ne doit pas être lésé. Les conséquences peuvent être très gênantes pour le patient.
En effet, ce nerf assure la sensibilité des dents, d’une partie de la cavité buccale, et de l’hémi-lèvre inférieure du même côté. Sa lésion peut provoquer des hypo-sensibilités temporaires ou définitives de la lèvre inférieure et de certaines dents.
Les risques sont donc plus importants au niveau du maxillaire inférieur que du maxillaire supérieur.
L’examen scanner permet de repérer ces obstacles et de mesurer la hauteur d’os disponible.
Le Nerf Dentaire Inférieur (NDI) chemine à l’intérieur de l’os.
Dans certaines conditions et s’il s’agit en particulier d’une dent antérieure, on peut poser un implant et mettre une dent provisoire dans la même séance, de façon à ce que le patient ne soit jamais édenté.
Le taux d’échec ne représente que 5% des implants posés. Cette statistique est valable dans le monde entier.
En cas d’échec, on remplace l’implant qui n’a pas pris par un autre. Ce deuxième implant reposé au même endroit que le premier a de nouveau un taux de succès de 95%.
Quelle est la durée de vie d’ un implant ?
En revanche, la prothèse fixée sur l’implant peut se détériorer au fil des ans. Il faudra donc la changer de la même façon qu’une prothèse sur dent naturelle.
Quelle marque d’implant doit-on me poser ?
L’implantologie est en pleine expansion et c’est un marché très attractif pour les fabricants. Ils sont de plus en plus nombreux.
Il y a les fabricants précurseurs dont les plus connus sont : Straumann (Suisse), Nobel Biocare (Suède), 3i (États-Unis), Astratech (Suède), etc.
Aujourd’hui de nouvelles marques envahissent le marché.
Quelque soit la marque, le matériau est le même : le titane.
Les seules différences entre les marques sont :
– l’état de surface de l’implant qui constitue un élément important par le contact os-implant qu’il définit. En fonction de l’état de surface, l’ostéo-intégration est plus ou moins rapide.
– « l’accastillage » qui est l’ ensemble des pièces qui vont servir à réaliser la prothèse. Cet accastillage est conçu avec plus ou moins d’ingéniosité par les fabricants.
Il y a de nombreuses raisons :
– d’autres praticiens font confiance à de nouveaux implants (ancienneté moins de 10 ans).
– d’autres privilégient l’accastillage.
– etc.
Quelque soit la marque, le taux de succès est toujours le même : 95%
L’implant est comme une « cheville » dans laquelle vient se visser la pièce prothétique. Malheureusement le « pas de vis » à l’intérieur de l’implant varie d’un système à l’autre. En conséquence, pour refaire une prothèse sur implant, il est nécessaire de connaître les références de l’implant posé et les coordonnées du fabricant qui fournit les pièces prothétiques.
Il peut arriver que :
– le patient ait perdu les références de ses implants.
– le cabinet dentaire qui a posé les implants n’existe plus.
– le fabricant des implants et des pièces servant à faire la prothèse n’existe plus.
Dans la plupart des cas, le dentiste saura gérer la situation. En effet, il existe une compatibilité des pièces prothétiques entre différentes marques d’implants.
Dans certains cas, assez rares, où il n’existe plus de compatibilité des pièces prothétiques avec un autre système, il est nécessaire de retirer l’implant, d’en attendre la cicatrisation osseuse avant d’en reposer un autre.
Doit-on obligatoirement poser les implants dans un bloc opératoire ?
La réponse est : NON.
La grande majorité des implants sont posés dans les cabinets dentaires.
Plusieurs enquêtes ont montré que le taux de succès entre la pose d’implants au cabinet dentaire et la pose d’implant dans un bloc opératoire est le même.
Les chirurgiens-dentistes qui posent des implants dans leur cabinet sont équipés de façon à réaliser un contexte stérile
pour éviter une contamination du site chirurgical.
La pose d’implants dans le cabinet dentaire permet la prise de radio de contrôle en per-opératoire.
Environnement stérile réalisé dans un cabinet dentaire.
En conclusion :
L’implantologie est une technique fiable qu’il faut privilégier.
Les obstacles anatomiques sont gérés par les examens radiologiques pré-opératoires.
Tous les implants mis sur le marché, certifiés norme « CE » ont la possibilité d’obtenir une ostéo-intégration.
Vous devez conserver les références des implants qui vous ont été posés.
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Images et sources : Dentalespace